Semis de printemps « Tournesol robuste » : de quoi parle-t-on ?
La stratégie de colza robuste est mise en avant depuis plusieurs années, notamment pour gérer les aléas causés par les ravageurs d'automne et les épisodes de sécheresse. Et Terres Inovia cherche à développer le même concept avec le tournesol. Détails.
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« Un tournesol robuste doit être en mesure d’exprimer son potentiel en n’étant limité ni par son peuplement ni par sa surface foliaire », explique Matthieu Abella, ingénieur développement Terres Inovia pour la région Sud, lors d'un webinaire dédié à la culture du tournesol, le 8 février dernier. « Il doit pouvoir valoriser les ressources hydriques estivales et jouer son rôle de précédent favorable. »
Pour l'expert, « obtenir un tournesol robuste passe par l'atteinte de plusieurs états clés intermédiaires » (présentés dans le schéma ci-dessous). Parmi eux, une levée précoce et rapide.
Observer son sol
Et pour cela, l'implantation reste une étape fondamentale dans la réussite de la culture. « Le tournesol est notamment sensible à l’état structural du sol. Ce dernier doit être le plus poreux possible sur l’horizon pour ne pas pénaliser l’enracinement en profondeur. Le lit de semences doit être assez fin pour assurer un bon contact sol/graine. Attention toutefois aux sols battants, l’idéal est un bon mélange entre terre fine et mottes. »
Matthieu Abella rappelle « l’importance d’observer son sol pour décider de la gestion du travail du sol, il préconise notamment le recours au test bêche ou à un mini-profil 3D. Concernant la destruction des couverts, la date d'intervention est à adapter en fonction du type du sol, de la parcelle et du matériel de travail. L’objectif est de trouver le meilleur compromis entre le fait que le couvert ait bien joué son rôle et qu’il ne pénalise pas la culture suivante ». Pour cette étape, l'institut technique table généralement sur une durée de 2 mois minimum avant le semis de tournesol. Avant toute intervention, « il faut toutefois attendre les bonnes conditions », notamment en ce qui concerne l'humidité du sol.
« Un outil à dents permet un bon enfouissement du couvert, mais il existe un risque de bourrage en cas de gros couverts. Dans ce cas, un broyage peut être nécessaire au préalable. L'outil à disques indépendants favorise un bon mulchage. Préférer plutôt les outils à grands disques (sinon rouleaux couteaux), précise Matthieu Abella. L'utilisation de bêches roulantes est également bien adaptée aux couverts, il y a moins d'enfouissement de la végétation. »
L'institut technique a également rassemblé, dans le tableau suivant, les principaux conseils à retenir pour la préparation de son lit de semences :
Les ingrédients techniques pour réussir le semis
Comme pour une bonne recette, la réussite du semis de tournesol va passer par le mélange de plusieurs "ingrédients", que nous rappelle Matthieu Abella :
- « Attendre le réchauffement du sol avant de semer ». Le seuil est fixé à 8°C, à 5 cm de profondeur, en début de matinée et plusieurs matinées de suite pour maximiser les chances de réussite.
- « Adapter sa vitesse de semis ». « Idéalement 4 km/h, voire 6 km/h maximum. L'avantage est au semoir monograine, attention à ne pas négliger les réglages. »
- « Préférer un écartement 50 cm par rapport à 75 cm ». « Les écartements larges peuvent augmenter la compétition entre plantes sur le même rang et limiter la capacité d’interception de la lumière par le couvert. »
- « Assurer une profondeur régulière du semis : 2 à 4 cm, selon l'humidité du sol ».
- « Viser au moins 50 000 pieds/ha ».
Sur ce dernier point, Matthieu Abella précise que « la densité de semis se détermine en fonction de la disponibilité en eau de la parcelle ». Plus d'infos dans le tableau ci-dessous :
Dans tous les cas, l'adaptation reste, là encore, le maître-mot, en fonction des conditions de l'année. L'expert précise aussi les quelques précautions à noter quant aux ravageurs du sol (limaces, taupins) :
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